1 février 2017

De Jodhpur la ville bleue à Pushkar

Inde, Jodhpur, ville bleue, de grands chemins
Jodhpur, second coup de coeur d’Anne Sophie. Autre ville,  autre genre.

Plus d’un million d’habitants habite Jodhpur, l'ancienne capitale du Mârvar et la deuxième ville de l'État indien du Rajasthan en nombre d'habitants, après la capitale de l’État, Jaipur, dont elle est distante de 340 km. Fondée en 1459 par Rao Jodhar(en), chef du clan des Rathore, Jodhpur est communément surnommée la « ville bleue » car la plupart des maisons de la vieille ville sont peintes de cette couleur. Le bleu indiquait que ces maisons appartenaient à des membres de la caste des brahmanes. Le bleu offre aussi l'avantage de protéger de la chaleur et de repousser les moustiques. Jodhpur est aussi appelée « la cité du soleil » en raison de l'exceptionnel ensoleillement dont elle jouit tout au long de l'année.

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Nous avons pu profiter d’une longue et chaude visite avec les filles dans le fort Mehrangarh qui surplombe la ville. Le point de vue somptueux permet de profiter des toits de la ville bleue et d’une architecture parfaitement entretenue ainsi que d’un magnifique musée. Nous entrons dans le fort suite au passage d’un ingénieux jeux de sept portes successives conçues pour éviter -pour certaines- les charges de pachydermes. Les couleurs du fort évoluent entre le grès rouge et l’ocre. Nous effectuerons la visite du musée du fort rapidement en raison de la fatigue de Maëlie, néanmoins les armes et surtout les palanquins exposés sont absolument magnifiques. Ce sera le fort préféré de Swann.

Inde, Jodhpur, ville bleue, Mehrangarh, de grands chemins

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Logés dans la vieille ville, nous avons profité du Sardar Bazar, marché situé tout autour de la tour de l'horloge qui se pratique facilement à pied et permet de trouver de tout mais surtout des épices et de délicieux lassis. Nous ne nous en lasserons pas durant notre séjour indien….

Nous nous perdrons dans le dédale des rues tortueuses à souhait avant de retrouver notre délicieux Sadar Araveli Heritage (sorte de petit château des milles et une nuits) pour dormir avant de repartir au bout de deux nuits direction Pushkar.

Nous visiterons un très agréable parc à une dizaine de kilomètres au nord de la ville le jour du départ pour Pushkar. Ses jardins aux terrasses rocheuses renferment des stupas de grès rouge foncée qui abritent des reliquaires bouddhiques et jaïns, ainsi que les cénotaphes des seigneurs de Jodhpur. Nous verrons ce parc envahi de singes.

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Pushkar, du sept au neuf novembre. Ville de repos nous avait-on dit. Oui mais certainement pas lors du Camel fest et dans un hôtel bâti trop près du lac de la ville et d’un grand lieu de pèlerinage pour l'hindouisme. Je ne ferai pas de commentaires particulier sur notre hôtel gentiment nommé le « Lake Palace » quoique tout est très facilement resort ou palace dans certains pays… On retiendra pour rester positif que nous avions deux lits doubles au lieux de garder Maëlie avec nous au centre du lit (classique en Inde, moins pour des français).

La légende dit que les dieux lachèrent un cygne avec un lotus dans le bec. Il devait laisser tomber ce lotus à l'endroit où Brahma devait procéder à un yajna (rituel hindou). C'est à Pushkar qu'il fit tomber ce lotus. C'est pourquoi Pushkar est l'un des rares lieux en Inde où est consacré un temple au dieu BrahmâDes escaliers permettent aux pèlerins de descendre au niveau du lac pour se baigner dans les eaux sacrées. Ses scènes saisissantes sont assez intéressantes à découvrir surtout à la tombée de la nuit. La ville, sorte de grosse bourgade par temps calme devient une ville très animée nuit et jour lorsque se mêlent pèlerinage et Camel fair. La foule envahit les rues et nous retrouvons la bousculade des grosses agglomérations.
La ville fut un point de passage important pendant les pèlerinages hippie des années 1970. Elle reste une destination privilégiée du mouvement hippie et post-hippies que connaissent les années 1990 et 2000 et cela se ressent encore actuellement.

Inde, Pushkar le lac, de grands chemins
Enervés et fatigués par le bruit permanent la nuit nous sommes toutefois restés fascinés tout comme les enfants par ce lac qui magnétise la ville. Sans parler de « la folie » du dromadaire qui s’empare de la ville.

Avec du recul, mis à part les nuits difficiles jusqu’à des heures avancées, nous avons finalement apprécié ce patchwork décalé entre hippies, pèlerins, touristes, ce lac surgit au milieu de nulle part, ces couleurs toujours omniprésentes…

Inde, Pushkar le lac, de grands chemins
Pour la petite histoire nous sommes tous montés sur des « Camels » alors que nous n’avions fait que  marcher à leur côtés au Maroc voici plus de dix ans. La mise en jambe de la bête est surprenante mais après qu’il est bon de circuler aux confins du « désert » sur le dos de l’animal. Cela bouge drôlement et on ne peut s’empêcher d’avoir une pensée émue pour notre Tintin ! Pour notre Swann ce fut une des étapes les plus marquantes!

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C’est le matin, nous quittons notre hôtel pour rejoindre Jaipur.  Notre chauffeur nous annonce   nonchalamment que les banques seront fermées aujourd’hui et risquent fort de l’être aussi demain. Mais bon rien n’est sûr … Dommage, nous avions justement besoin de retirer de l’argent. Nous ne comprenons pas trop ce qui se passe au début. Puis nous lisons la presse. Décision brutale prise dans la nuit par le premier ministre afin de mettre un coup au marché noir. La situation sera plus complexe que ne veut bien l’admettre notre driver. Les banques resteront fermées plusieurs jours (presque 5). Les billets les plus fréquemment utilisés, de 500 et 1000 roupies n’ont plus valeur de monnaie légale.

Cette réforme surprise est restée secrète, même pour certains membres du gouvernement indien. Pour justifier son action, le premier ministre a invoqué le besoin de combattre la corruption. La suppression des billets de 500 et 1 000 roupies engendre la démonétisation de 86% du cash en circulation. Sachant que 97% de l’économie indienne est basée sur le cash, cette décision fait que 88% de la monnaie émise n’est plus utilisable. Même lorsque les banques vont commencer à rouvrir, il sera très compliqué d’échanger les anciens billets, car les banques ne possèdent pas assez de nouveaux billets pour satisfaire la demande, ce qui crée de longues files d’attente.


Nous nous retrouvons donc à manger des biscuits et des bananes  le midi et rechercher des restaurants acceptant les cartes bancaires pour le soir (ceux des hôtels pour ainsi dire). Pendant presque une semaine nous galérerons à gérer un budget de misère. Attendant à chaque réveil l’annonce de la mise en circulation de la nouvelle monnaie.  Les indiens ne cessaient de chercher à nous rassurer « pas de souci, vous pouvez passer devant  tout le monde en tant que touristes pour échanger vos dollars.. » Oui, sauf que nous n’étions pas en vacances mais en voyage sur 10 mois autour du monde et donc n’avions plus de cash à échanger !  Pas moyen d’obtenir de l’aide du côté des boutiques de change ! Heureusement nous réussirons à visiter ce que nous voulons avec l’aide de notre chauffeur.

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