Jodhpur, second
coup de coeur d’Anne Sophie. Autre ville,
autre genre.
Plus d’un
million d’habitants habite Jodhpur, l'ancienne capitale du Mârvar et la deuxième ville de l'État indien du Rajasthan en nombre d'habitants, après la capitale de l’État, Jaipur, dont elle est distante de 340 km. Fondée en 1459 par Rao Jodhar(en), chef du clan des Rathore, Jodhpur est
communément surnommée la « ville bleue » car la plupart des
maisons de la vieille ville sont peintes de cette couleur. Le bleu indiquait
que ces maisons appartenaient à des membres de la caste des brahmanes. Le bleu offre aussi l'avantage de protéger de la chaleur et de
repousser les moustiques. Jodhpur est aussi appelée « la cité du
soleil » en raison de l'exceptionnel ensoleillement dont elle jouit tout
au long de l'année.
Nous
avons pu profiter d’une longue et chaude visite avec les filles dans le fort Mehrangarh
qui surplombe la ville. Le point de vue somptueux permet de profiter des
toits de la ville bleue et d’une architecture parfaitement entretenue ainsi que
d’un magnifique musée. Nous entrons dans le fort suite au passage d’un
ingénieux jeux de sept portes successives conçues pour éviter -pour certaines-
les charges de pachydermes. Les couleurs du fort évoluent entre le grès rouge
et l’ocre. Nous effectuerons la visite du musée du fort rapidement en raison de
la fatigue de Maëlie, néanmoins les armes et surtout les palanquins exposés
sont absolument magnifiques. Ce sera le fort préféré de Swann.
Logés
dans la vieille ville, nous avons profité du Sardar Bazar, marché situé tout autour de la tour de l'horloge qui
se pratique facilement à pied et permet de trouver de tout mais surtout des
épices et de délicieux lassis. Nous ne nous en lasserons pas durant notre
séjour indien….
Nous nous
perdrons dans le dédale des rues tortueuses à souhait avant de retrouver notre
délicieux Sadar Araveli Heritage (sorte de petit château des milles et une
nuits) pour dormir avant de repartir au bout de deux nuits direction Pushkar.
Nous
visiterons un très agréable parc à une dizaine de kilomètres au nord de la
ville le jour du départ pour Pushkar. Ses jardins aux terrasses
rocheuses renferment des stupas de grès rouge foncée qui abritent des
reliquaires bouddhiques et jaïns, ainsi que les cénotaphes des seigneurs de Jodhpur.
Nous verrons ce parc envahi de singes.
Pushkar, du sept
au neuf novembre. Ville de repos nous avait-on dit. Oui mais certainement pas
lors du Camel fest et dans un hôtel bâti trop près du lac de la ville et
d’un grand lieu de pèlerinage pour l'hindouisme. Je ne ferai pas de commentaires particulier sur notre hôtel
gentiment nommé le « Lake Palace » quoique tout est très facilement
resort ou palace dans certains pays… On retiendra pour rester positif que nous
avions deux lits doubles au lieux de garder Maëlie avec nous au centre du lit
(classique en Inde, moins pour des français).
La
légende dit que les dieux lachèrent un cygne avec un lotus dans le bec. Il devait laisser tomber ce
lotus à l'endroit où Brahma devait
procéder à un yajna (rituel
hindou). C'est à Pushkar qu'il fit tomber ce lotus. C'est pourquoi Pushkar
est l'un des rares lieux en Inde où est
consacré un temple au dieu Brahmâ. Des escaliers permettent aux pèlerins de descendre au niveau du lac
pour se baigner dans les eaux sacrées. Ses scènes saisissantes sont assez
intéressantes à découvrir surtout à la tombée de la nuit. La ville, sorte de
grosse bourgade par temps calme devient une ville très animée nuit et jour
lorsque se mêlent pèlerinage et Camel fair. La foule envahit les rues et nous
retrouvons la bousculade des grosses agglomérations.
La ville
fut un point de passage important pendant les pèlerinages hippie des années 1970. Elle
reste une destination privilégiée du mouvement hippie et post-hippies que
connaissent les années 1990 et 2000 et cela se ressent encore actuellement.
Enervés
et fatigués par le bruit permanent la nuit nous sommes toutefois restés
fascinés tout comme les enfants par ce lac qui magnétise la ville. Sans parler
de « la folie » du dromadaire qui s’empare de la ville.
Avec du
recul, mis à part les nuits difficiles jusqu’à des heures avancées, nous avons
finalement apprécié ce patchwork décalé entre hippies, pèlerins, touristes, ce
lac surgit au milieu de nulle part, ces couleurs toujours omniprésentes…
Pour la
petite histoire nous sommes tous montés sur des « Camels » alors que
nous n’avions fait que marcher à leur
côtés au Maroc voici plus de dix ans. La mise en jambe de la bête est
surprenante mais après qu’il est bon de circuler aux confins du
« désert » sur le dos de l’animal. Cela bouge drôlement et on ne peut
s’empêcher d’avoir une pensée émue pour notre Tintin ! Pour notre Swann ce
fut une des étapes les plus marquantes!
C’est le
matin, nous quittons notre hôtel pour rejoindre Jaipur. Notre chauffeur nous annonce nonchalamment que les banques seront fermées
aujourd’hui et risquent fort de l’être aussi demain. Mais bon rien n’est sûr …
Dommage, nous avions justement besoin de retirer de l’argent. Nous ne
comprenons pas trop ce qui se passe au début. Puis nous lisons la presse.
Décision brutale prise dans la nuit par le premier ministre afin de mettre un
coup au marché noir. La situation sera plus complexe que ne veut bien
l’admettre notre driver. Les banques resteront fermées plusieurs jours (presque
5). Les billets les plus fréquemment utilisés, de 500 et 1000 roupies n’ont
plus valeur de monnaie légale.
Cette
réforme surprise est restée secrète, même pour certains membres du
gouvernement indien. Pour justifier son action, le premier ministre a invoqué
le besoin de combattre la corruption. La suppression des billets de 500 et 1
000 roupies engendre la démonétisation de 86% du cash en circulation.
Sachant que 97% de l’économie indienne est basée sur le cash, cette
décision fait que 88% de la monnaie émise n’est plus utilisable. Même lorsque
les banques vont commencer à rouvrir, il sera très compliqué d’échanger
les anciens billets, car les banques ne possèdent pas assez de nouveaux billets
pour satisfaire la demande, ce qui crée de longues files d’attente.
Nous nous
retrouvons donc à manger des biscuits et des bananes le midi et rechercher des restaurants
acceptant les cartes bancaires pour le soir (ceux des hôtels pour ainsi dire).
Pendant presque une semaine nous galérerons à gérer un budget de misère.
Attendant à chaque réveil l’annonce de la mise en circulation de la nouvelle
monnaie. Les indiens ne cessaient de
chercher à nous rassurer « pas de souci, vous pouvez passer
devant tout le monde en tant que
touristes pour échanger vos dollars.. » Oui, sauf que nous n’étions pas en
vacances mais en voyage sur 10 mois autour du monde et donc n’avions plus de
cash à échanger ! Pas moyen
d’obtenir de l’aide du côté des boutiques de change ! Heureusement nous
réussirons à visiter ce que nous voulons avec l’aide de notre chauffeur.
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